LE SACREMENT DE RÉCONCILIATION ET DE PÉNITENCE

Ses incidences dans la vie spirituelle

 

Qui sait se pardonner, saura pardonner aussi à autrui. Beaucoup de nos problèmes sont causés par le manque de pardon à s’accorder à soi-même…

 

Le sacrement de réconciliation et pénitence, communément appelé « confession » a un pouvoir insoupçonné. En effet, il réconcilie l’homme avec soi-même, avec son prochain et surtout avec son Dieu. Il est évident que, comme tout sacrement, le sacrement de réconciliation et pénitence, confère à tout celui qui le pratique des grâces : notamment le bénéfice de la miséricorde de Dieu, de la réconciliation avec lui, avec le prochain (réparation) et avec soi-même (la paix intérieure). C’est une pratique qui se trouve déjà dans l’Ancien Testament avec le rite du « Yom Kippur » ou « Jour du pardon ou d’expiation ». En ce jour, le grand prêtre imposait les mains sur un bouc, en le chargeant de tous les péchés du peuple qui se prosternait pendant qu’il prononçait le tétragramme YHWH et chassait le bouc dans le désert (Lv 16,1-28). C’est donc le lieu par excellence de réconciliation à trois mouvements.

Lorsqu’on parle de réconciliation, on sous-entend un mouvement à la fois vertical, interne et horizontal. Le premier mouvement est la dimension verticale de la réconciliation. Il évoque cet effort de l’homme pécheur à vouloir mendier la compassion de Dieu. Dans ce mouvement il y a l’initiative de Dieu qui appelle l’homme à redevenir et à demeurer saint (Lv 11, 44-45 ; 19,2 ; 1 P 1,15). Dans cette perspective, il est aussi celui qui pardonne (Mc 2,7). C’est Lui qui accorde ce qu’on appelle MISÉRICORDE. Ce mot, de l’étymologie latine, peut être rendu comme « donner son cœur à la misère ». Évidemment il s’agit de Dieu qui sacrifie ou donne son cœur pour réparer la misère (le péché) de l’homme. Cette réalité de Dieu est souvent rendue par deux mots majeurs dans l’Ancien Testament : hesed (bienveillance de Dieu) et Rahamim (les entrailles). Hesed souligne la fidélité, la bonté, la grâce et la miséricorde de Dieu envers Israël son peuple. Évoque l’amour, la tendresse, la compassion, l’émotion intense de Dieu envers Israël, comme d’une femme envers son enfant (Os 11,8).

Deuxième mouvement : le deuxième mouvement est celui interne. C’est-à-dire du pardon de soi-même (Lc 15,17-18). En effet, une chose est d’être pardonné, ou de demander pardon, une autre est savoir se pardonner à soi-même. Qui sait se pardonner, saura pardonner aussi à autrui. Beaucoup de nos problèmes sont causées par le manque de pardon à s’accorder à soi-même. À la disposition de Dieu à pardonner correspond l’attitude de l’homme à s’humilier et à demander pardon. Donc au centre du sacrement de réconciliation se trouve LE PARDON.

En réalité, ce sacrement apporte à l’homme la libération ; libération d’avec les péchés, d’avec ses propres fardeaux et d’avec les œuvres sataniques.

Le troisième mouvement est celui du pardon (Miséricorde) de l’autre. C’est un aspect fondamental de la vie spirituelle. Dans le NT surtout, plusieurs textes accordent une importance particulière à cet aspect. Le pardon à accorder à l’autre devient une condition primordiale pour en bénéficier en retour de la part de Dieu « Pardonne-nous os offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé » (Mt 6,12. Et d’ajouter « si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi » (Mt 6,14). Ceci fait référence à un autre texte de l’AT « celui qui ferme son oreille au cri du pauvre criera lui-même et n’aura point de réponse (de la part de Dieu) » Pr 21,13. « Mais si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est dans les cieux ne vous pardonnera pas non plus vos offenses » (Mc 11,26 ; Jc 2,13).

Bien que Dieu soit l’auteur du pardon et de la miséricorde, il se sert d’un élément fondamental pour le faire : le PRÊTRE. Le prêtre est cet instrument entre les mains de Dieu pour transmettre la tendresse de Dieu à son peuple. C’est le médiateur par excellence entre Dieu et les hommes. Cette mission il l’a reçu par l’appel de Dieu et par sa munus que lui confère le sacrement d’ordination.

En effet, lorsque le Seigneur Jésus, après sa résurrection, veut s’en aller auprès du Père il confère à Pierre et aux autres apôtres cette charge délicate. En disant à Pierre « je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que lieras sur la terre sera lié dans les cieux… », le Seigneur Jésus confirme cette mission de favoriser l’avènement du règne de Dieu dans la vie de chaque chrétien. Rappelons-nous que, entrer dans le royaume de Dieu a un préalable : se convertir (Mt 3,2).

Le prêtre est le ministre, le disciple du Christ qu’il faut fréquenter pour renouveler sa relation avec Dieu. Il celui par qui la grâce de Dieu passe pour nous atteindre parce qu’il agit in persona Christ. S’approcher du sacrement de réconciliation et pénitence c’est s’approcher de la sainteté de Dieu et accomplir ce dit le psalmiste « qui gravira la montagne du Seigneur ? L’homme au cœur pur, aux mains innocentes » (Ps 24,4). C’est dans cette perspective que nous mène Sainte Faustine avec les multiples appels à s’approcher et à bénéficier de la miséricorde de Dieu à travers la repentance sincère et le sacrement de réconciliation administré par le prêtre.

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